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Agriculture
Jusqu'aux changements introduits au
XXième siècle, la campagne asturienne fut un paysage agricole
d'une complexité extrême, un paysage plein de nuances qui
s'appuyait sur une polyculture de subsistence structurée autour d'un
espace distribué en éléments différenciés et
où la ería ou sienra (terres à blé) était la
référence fondarnentale d'un terrage dont la
propriété appartenait presque toujours à l'Église
et aux Majorats.
L'activité agricole était autour de la quintana, noyau de la vie
familiale, où se trouvaient la maison et les éléments
auxiliaires -hórreo (grenier), étable, pailler-, le jardin
potager, et un espace libre, la antoxana, où l'on faisait les
tâches complémentaires et où l'on plaçait les
facinas ou varas d'herbe (almiars). Faisant partie de la quintana et vraiment
reliée à celle-ci se trouvait la llosa o cortina, espace
destiné aux plantations de pommiers, d'arbres fruitiers, et parfois de
lin, d'orge, etc.
L'assemblage de plusieurs de ces quintanas formait l'Aldea (petit village),
généralement située sur les terrains moins productifs;
l'espace agricole s'organisait autour de cellecis: les erías terres de
céréales où l'on cultivait du blé ou de
l'épeautre (ce dernier s'était très bien addapté au
climat atlantique), céréales qui à partir du
XVlième siècle commenceraient à ouvrir la voie au
maïs (celuici, de grand rendement, permettait d'intercaler d'autres
cultures comme le haricot, les petits pois, le panic, etc.); les près
étaient généralement situés "raie en has"
du village (surtout ceux qui étaient irrigables), pourtant "raie en
haut" se trouvaient les champs clôturés d'arbres ou
cl'arbrisseaux, normalement de noisetiers qui se distinguaient ainsi des
abertales ou pâturages communaux. Les montagnes, quoique elles
étaient un espace fondamentalement reservé à
l'élevage et à la production forestière, furent aussi
l'objet de rozas ou défrichages pour leur utilisation agricole. Le
conseil ouvert les partageait en lots afin que les gens les labourassent plus
facilement. La mortera était l'espace montagneux consacré au
travail collectif, on l'utilisait principalement pour cultiver
l'épeautre ou le seigle.
Il s'agissait alors d'une économie agrícole très
appauvrie, avec un régime alimentaire fondamentalement
végétarien à base de pain (après de boroña,
gros pain de maïs), haricots ou potage de léguntes, avec de
Très peu et de très rares apports de viande, et auquel il faut
ajouter les châtaignes, très importantes jusqu'à il y a
très peu de temps. Les fromages et le beurre étaient le plus
souvent vendus au petit marché local, et on gardait le lait pour les
enfants et les vieux.
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